Le « Moon of Baroda »


Le diamant et Marilyn

Je me rappelle de ma maman portant fièrement un collier à son cou dont le pendentif étincelait de mille feux. Elle me disait : « on dirait un vrai » et j’étais parfaitement d’accord avec elle. Pourtant, il ne s’agissait que d’une imitation bon marché de l’un des plus gros diamants que l’on ait monté en pendentif. Et si ma mère en était tellement fière, c’est qu’il doit sa popularité à une immense star du cinéma, glamour s’il en est, Marilyn Monroe.

Moon Baroda, diamant jaune        Marilyn Monroe portant le Moon of Baroda

Le diamant jaune des Maharajas de Baroda

Le « Moon of Baroda », tel est le nom de cette pierre précieuse venue des Indes et des collections des maharadjas de Baroda. Un parfum d’exotisme et d’aventure entourent dès ses origines ce diamant de 24 carats dont la couleur jaune canari est si caractéristique.

Brillant comme de l’or et précieux comme un diamant, le Moon of Baroda va traverser les siècles et les pays non sans mal. A la fin du 18e siècle, en 1787 pour être exacte, il est offert par un prince indien à l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, mère de notre fameuse Marie-Antoinette… qui le refuse. On ne sait pas quelle mouche a piqué la souveraine pour dénigrer un joyau d’une si grande beauté.

La meilleure amie des diamants

Quelques siècles plus tard, une autre impératrice, mais des plateaux de cinéma d’Hollywood cette fois, ne va pas se faire prier et se laissera offrir le divin diamant. Au cou de Marilyn Monroe, il resplendit avec toute cette simplicité qui la caractérise. Elle le portera durant toute la promotion du film « Les hommes préfèrent les blondes », véritable succès signé Howard Hawks et sorti en 1953. C’est dans ce film qu’on l’entend d’ailleurs chanter « Diamonds are a Girl’s Best Friend », ce qu’elle prouve parfaitement à travers toutes les photos sur lesquelles elle pose avec le collier pour la promotion du film. Et l’Académie de Joaillerie la proclamera « Meilleure amie qu’un diamant n’ait jamais eue », un titre que doit sûrement regretter la vénérable impératrice d’Autriche.

Après avoir été revendu par Christie’s, le Moon of Baroda disparait dans une collection privée et on ne l’a plus revu depuis. Il est à parier qu’il ne prend pas pour autant pas la poussière. En tout cas, il continue à briller dans les mémoires… et à travers d’habiles reproductions.