Les débuts des strass en bijouterie fantaisie


Et oui l’invention des strass ornant les bijoux fantaisies ne date pas d’hier mais du 18ème siècle où cette époque voit le triomphe de la joaillerie.

Avant la découverte des diamants dans les mines d’Amérique du Sud vers 1726 ils provenaient des mines de Golconde en Inde. Pendant des siècles ce matériau rare a été réservé aux rois, princes et à l’Eglise. Cependant, la postérité du siècle des Lumières répand la vogue des bijoux au-delà du cercle fermé des nobles.


Rocaille, pierres fines ou précieuses – rubis, saphirs, topazes, grenats – sont largement employées, dans des compositions multicolores. Au milieu du siècle, les riches parures sont réalisées en diamants, souvent remplacés par des topazes blanches. À la fin du siècle, les chrysobéryls jaunes envahissent toute la joaillerie.

Bouleversement avec l’invention du strass : Georges Frédéric Strass un joaillier strasbourgeois acquiert au 18ème siècle une immense renommée en créant des pierres d’imitation. Il obtient d’excellents résultats en perfectionnant le « cristal », ce verre au plomb conçu au XVIIe siècle en Angleterre. Il en augmente fortement la teneur en plomb, ajoutant également du bismuth et probablement de thallium (à l’époque considéré comme déchets du plomb), augmentant à plus de 50% de la proportion de métal. Le cristal résultant de ces opérations est plus dur que le verre, se taille précisément et possède d’excellentes qualités de réfraction de la lumière. Strass en travaille la couleur par adjonction de sels métalliques, l’éclat en insérant dans la culasse une feuille de métal, d’argent ou de couleur. Ce dernier procédé se faisait couramment d’ailleurs pour les pierres précieuses de faible éclat. Les pierres de Strass sont alors, pour ses contemporains, si semblables, d’apparence, aux pierres précieuses, qu’elles reçoivent l’appellation « simili », ou plus couramment « pierres du Rhin », en raison de leur provenance alsacienne. Ce n’est qu’en 1746 que l’on commence à désigner ces fausses pierres du nom de leur inventeur, le strass. Dès 1730, Georges Strass crée son propre atelier. Sa renommée est telle qu’il est élevé en 1734 Joaillier du Roi, et ses créations sont portées à la Cour. La postérité de Georges Frédéric Strass est plus glorieuse encore sans doute, car les cristaux imitant les pierres précieuses sont toujours appelés « strass » en français, et « rhinestone » (pierre du Rhin) en anglais.

Ces bijoux fantaisie ouvrent le marché du bijou à une clientèle moins fortunée. Les pierres transparentes sont alors montées sur fond d’argent : la culasse – partie pointue des pierres – est sertie dans une petite cuvette de métal, quelquefois tapissée de paillons d’argent. Cette technique renforce le pouvoir de réfraction de la lumière à travers les facettes de la pierre.